A vingt-six ans, Mélissa a un parcours évolutif au sein de l’ASRL. Plus jeune, elle est d’abord accompagnée par l’IJA de Lille, centre pour déficients visuels. Depuis ses vingt ans, elle travaille à l’Établissement et Service d’Aide par le Travail (ESAT) Jemmapes Lamartine en atelier de conditionnement. Elle est aussi accompagnée par la Section d’Activités Promotionnelles pour Handicapés (SAPAH) d’Hallennes-Lez Haubourdin.
Mélissa Hiroux, accompagnée par l'ESAT et la SAPAH Jemmapes Lamartine, Wambrechies et Hallennes-Lez-Haubourdin
Ce qui est le plus dur pour elle, c’est le regard des autres. « Les personnes nous jugent. J’ai pu avoir beaucoup de critiques, y compris celles des membres de ma famille et cela fait mal » dit-elle. Grâce au travail réalisé à l’ESAT, elle a pu gagner en assurance et se prouver à elle-même qu’elle est capable de s’investir professionnellement. A la SAPAH, elle travaille le matin. L’après-midi est réservé aux activités ludiques et sportives. Ce qu’elle préfère, ce sont les randonnées, le sport collectif et la danse.
Tout cet accompagnement lui a permis d’aller mieux moralement mais aussi physiquement, avec une perte de poids ayant eu des bénéfices sur sa santé. Elle a en effet maigri grâce au sport proposé à la SAPAH mais pas que… L’amour est également passé par là. Son compagnon est aussi en situation de handicap. Ils s’envoient de nombreux messages tous les jours tout en veillant à ne pas être trop intrusifs. A terme, ils aimeraient vivre ensemble en appartement. Ils envisagent même d’avoir des enfants, tout en prenant le temps de bien se connaître !
D’un naturel très positif, Mélissa souhaite être la plus autonome possible. Par exemple, elle a toujours appris à se déplacer sans canne alors qu’elle pourrait en avoir une. « Pour le moment, c’est hors de question, je préfère utiliser mes yeux ! » affirme-t-elle. Vivant chez sa mère, elle est d’ailleurs autonome dans les tâches ménagères puisqu’elle fait par exemple la lessive et le ménage. Elle souhaite également apprendre à cuisiner à partir de recettes trouvées sur Internet.
Avec sa déficience visuelle, elle peut avoir des problèmes de concentration mais elle sait cuisiner : « il me faut juste plus de temps pour confectionner les repas » explique-t-elle.
“Ce n’est pas parce que nous sommes en situation de handicap que l’on ne sait pas travailler !”
– Mélissa Hiroux
Du haut de ses vingt-six ans, elle a été élue membre du Conseil de la Vie Sociale (CVS) de la SAPAH par les autres personnes accompagnées. C’est une mission qui lui tient particulièrement à cœur. Mélissa n’aime pas les abus et le favoritisme, et cela dans les deux sens : « je n’hésite pas à dire les choses lorsqu’il y a des dysfonctionnements, aussi bien au niveau des résidents que des cadres et de la direction ». Ce qui lui vaut le surnom de « Mademoiselle boulet de canon ». Elle admet elle même avoir un sacré caractère et ne pas faire dans la dentelle.
Avec sa maturité, Mélissa dessine son projet de vie en étant à la fois prudente et ambitieuse. Construire une vie de famille serait son rêve. C’est tout le bonheur qu’on lui souhaite !
Découvrez le livre-témoignages « 60 portraits Humains & Engagés » de l’ASRL !