Carine ne fait pas les choses à moitié… Après dix-sept ans d’expérience professionnelle dans la grande distribution, elle décide de réaliser un bilan de compétences. Il lui est très bénéfique puisqu’il révèle ses aptitudes pour travailler dans le secteur social et médico-social. « Suite à un changement de direction à Auchan où je n’étais plus à ma place, le bilan de compétences m’a mis le pied à l’étrier » explique-t-elle.
Carine Reina, Monitrice d’atelier au restaurant « Le Vent de Bise » - ESAT Jemmapes Lamartine, Wambrechies
Par le biais d’une connaissance, elle visite l’ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail) Jemmapes Lamartine pour comprendre son fonctionnement. Et en fait, elle n’en est jamais repartie. « J’ai quitté Auchan en un mois de temps. Je ne changerai mon métier actuel pour rien au monde » ajoute-t-elle. Cela fait maintenant cinq ans qu’elle travaille à l’ESAT. Les premiers mois se suivaient mais ne se ressemblaient pas. Elle a beaucoup appris grâce aux personnes en situation de handicap. Étant monitrice d’atelier au restaurant « Le Vent de Bise », elle doit être à la fois ferme et compréhensive. « Ce n’est pas facile pour les usagers de travailler au restaurant car il faut gérer la relation clients. En tous cas, ils sont toujours volontaires », précise-t-elle.
Les personnes accompagnées ont un vrai potentiel. Elles doivent être à la fois concentrées sur les règles du service, rigoureuses et souriantes. Elles ont aussi beaucoup d’énergie à donner. Par exemple, en 2016, un incendie touche le restaurant, il fallait alors tout réaménager. Quatre travailleurs de l’ESAT l’ont alors aidée. En trois heures de temps, tout était rangé. Carine a pu suivre une formation menant au Certificat de Branche de Moniteur d’Atelier durant quatorze mois. Celle-ci lui a permis de sortir de sa zone de confort, en l’incitant à formaliser davantage les procédures et en lui apportant de nouveaux outils de gestion. Elle vient d’ailleurs d’obtenir son diplôme. Et elle en est très fière.
Avec une à deux personnes qu’elle accompagne tous les jours au restaurant, elle est passée d’une logique de « faire à la place de » à « faire faire » ou « à faire avec ». Et elle n’a pas peur de se réajuster, de se remettre en question ou de temporiser lorsque c’est nécessaire. Son objectif est de rendre les travailleurs complètement autonomes sur le métier de serveur, du ménage à la gestion de la caisse. Pour les personnes qui ne savent pas compter par exemple, elle s’adapte et leur trouve des solutions. Le fait d’encaisser et de rendre la monnaie aux clients est très gratifiant pour les travailleurs, qui sont très fiers d’y arriver.
Au restaurant « Le Vent de Bise », Carine est autonome. L’équipe est très accessible. « Je posais beaucoup de questions au départ et même encore maintenant, j’ai parfois des interrogations sur la manière de réagir à certaines situations, et l’équipe reste disponible » dit-elle. Les travailleurs de l’ESAT n’ont pas de filtres et disent ce qu’ils pensent. « C’est agréable car nous sommes directement mis au parfum ».
“Nous sommes fiers quand les clients ne perçoivent pas que les travailleurs sont en situation de handicap !”
– Carine Reina
Carine a réussi à entretenir avec eux une relation de confiance, ce qui lui permet de les motiver, même quand ils ne souhaitent pas travailler par exemple.
Avec son expérience, elle allie subtilement souplesse, fermeté, écoute, confiance et respect… Un savoureux mélange qu’elle entretient au quotidien !
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